Lundi 25 novembre, a son retour de la Transat Jacques Vabre, Stéphane Le Diraison est venu au Sporting pour échanger avec les collaborateurs de Bouygues Construction.
Stéphane Le Diraison, skipper de Time for Ocean.
Retrouvez les photos de ce moment de partage EN CLIQUANT ICI.
Mathieu Picq, triathlète de l’ASM est finisher de l’IRONMAN d’Hawaï !!! Retrouvez ci-dessous le résumé de sa course:
Samedi 12 Octobre matin, enfin le jour de course est
arrivé ! Le départ est prévu à 7h05 donc réveil 4h00 du mat pour une
arrivée sur le site de course à 5h30. Après le marquage avec notre Jaja
national et le gonflage des roues, je me dirige tranquille vers mon sas
M45-49ans. Nouveauté cette année, pas de mass start : on part en paquets
par catégorie toutes les 5 minutes avec pour double objectif d’améliorer le
confort pendant la nat mais surtout d’étirer le peloton pour limiter le
drafting.
6h25 : start des PROs
L’hymne national américain retentit, c’est un moment assez
émouvant. Puis le célèbre coup de canon annonce le départ des PRO hommes. On
suit depuis le sas leur début de course sur grand écran. Comme
prévu, Frodeno et Brownlee prennent les devants.
7h05 : start des M45-49
Je pars comme d’hab assez vite pour ne pas être gêné, mais sans
vouloir être devant à tout prix. Je suis rapidement dans le groupe de tête mais
au bout de quelques minutes, on rattrape les M40-44 les moins rapide et ça
commence à slalomer. Au demi-tour à mi-distance, je regarde ma montre :
28’ tout rond. C’est pas fou mais je suis pas à fond non plus, donc ça va faire
2×28’ sans me faire mal. Ca me va bien, je suis pas là pour faire le show en
nat, la journée va être longue. La deuxième longueur en nat n’est que slalom
entre les age groups partis devant, il y a du monde et des gros paquets à
passer. Les sensations dans l’eau restent bonnes jusqu’à la fin et je sors en
56’ sans m’être trop employé, 4e temps nat M45.
8h01 : T1
Je fais une T1 vraiment longue, en 6 min alors que la
concurrence est à 4’ en moyenne. Va falloir que je me remotive sur les
prochains IM pour faire des transitions plus rapide : j’ai trop tendance à
penser que c’est un moment de calme pour récupérer un peu avant l’effort alors
que ce sont des minutes faciles à gagner, que l’on regrette à la fin quand on
regarde les classements..
8h07 : début du vélo
On fait un petit tour dans le centre histoire de faire nos
adieux à la foule en délire puis c’est parti pour un A/R de 180km sur la
Queen’s Highway, de Kona jusqu’à Hawi au Nord de l’île. Ca file bien en ce
début de vélo, ça monte et ça descend tout le temps avec des % faibles, mais le
vent est plutôt favorable et le revêtement de la route un vrai billard. Le vent
de sud-ouest annoncé est en train de se lever, parfois de dos, parfois de côté
au grès des virages qui suivent la côte. Quand le vent est de travers, il faut
bien s’accrocher au vélo, ça pousse fort et je pèse pas lourd. Le haut du corps
est mis à contribution et je sens arriver vers le km 70 la tension dans le bas
du dos due à la crispation en position aéro. Ca va être usant ce vent..
Avant le demi-tour, les pros déboulent en sens inverse. C’est
impressionnant, ça va très très vite, avec des motos pour ouvrir, l’hélico
au-dessus, les voitures supports.. C’est comme à la télé mais en 4D :
l’image + la chaleur et le vent !
10h52 : 95km de vélo et demi-tour à Hawi au Nord de
Big Island
Au demi-tour, vitesse moyenne de 36km/h et encore assez frais,
je me dis que ce serait pas mal de faire 5h00 en restant sur le même rythme. A
Kona, la cap est extrêmement exigeante, il faut garder des forces.
Je commence donc mon retour vers Kona, direction sud.. et là le
vent sud-ouest que l’on avait plutôt de dos/travers devient.. en toute logique
.. face / travers. Dans les descentes, il faut pédaler pour atteindre
péniblement 35km/h, sur le plat c’est plutôt entre 25 et 30, avec parfois de
grosses rafales en travers, ça bastonne ! A tel point que quelques
triathlètes se sont retrouvés à terre, soufflés par le vent. Je comprends
pourquoi les roues pleines sont interdites à Kona. Ca dure comme ça pendant
70km usants pour les jambes, le dos, les bras tellement il faut s’agripper aux
prolongateurs pour tenir le vélo. Je suis parfois obligé de me relever pour me
relâcher, c’est pas très efficace mais pas le choix.
Arrivé vers l’aéroport, il reste environ 20km jusqu’à T2 et le
vent devient moins fort à cet endroit de l’île. Ca fait vraiment du bien pour
retrouver un peu de décontraction avant d’attaquer la cap.
Temps vélo 5h10 pour presque 183km au GPS et un D+ annoncé de
1700m. J’ai l’impression sur le coup d’avoir fait un mauvais vélo mais à
postériori, 35.5km/h de moyenne avec le 56ème temps vélo M45, c’est pas mal
pour moi dans ces conditions. Jaja fait 4h45, donc 25min derrière notre ancien
champion du monde de CLM préféré, c’est honorable ! : )
13h17 : T2
Je récupère mon sac de T2 puis direction la tente pour enfiler
les baskets. Un volontaire me colle une serviette dégoulinante d’eau glacée..
quel bonheur, je ferme un peu les yeux, j’y resterais bien un peu plus
longtemps.. mais faut y aller. Je bois un coup puis casquette et lunettes sur
la tête, je sors de la tente et c’est parti pour les 42k.
13h22 : début du marathon
Le parcours du marathon peut se décomposer en 4 parties :
–
d’abord 12km sur Alii drive, en bord de mer, bourré de public,
les jambes pas encore trop chargée. Bref c’est facile : ) Je repense aux
conseils de Marc V et je fais attention de courir sans forcer: 4’29 de moy sur
cette première partie. A la montée vers l’autoroute, je croise Frodeno qui
fonce vers la victoire. Brownlee que certains voyaient gagner a pris un tir, il
marche sur l’autoroute et finira 21e. Viennot seul pro français est un peu plus
loin mais pas mal. Il fera 19eme en 8h23.
–
ensuite un taquet pour monter sur l’autoroute, puis 11km en
ligne droite sur l’autoroute. Le soleil est de plomb, le sol noir est comme un
radiateur à convection + radiation. Bref il fait chaud, très chaud.
Heureusement, il y a un ravito tous les miles. Je marche à chacun d’entre eux
pour m’asperger d’eau et boire un coup, prendre un gel, un coca, du sel..
l’allure baisse mais reste régulière en 4’39, les jambes tiennent bien le coup,
c’est presque facile et je commence à basculer dans l’euphorie: je suis en
train de courir l’IM d’Hawaii, quel bonheur ! J’ai des envies d’accélérer
mais je n’en suis pas encore aux 25km.. prudence.. Sur l’autoroute, je croise
les premières féminines : Anna Hogg est en tête, Lucie Charles juste
derrière.
–
Suivent 8km dans Energy Lab, le triangle des
Bermudes.. Marc me l’a dit, c’est le money time. Ca descend depuis
l’autoroute entre les panneaux photovoltaïques. On a l’impression qu’après nous
avoir faire cuire au goudron, il nous passent au grill.. Comme les lasagnes,
pour que le dessus devienne croustillant Lol ; ) Comme on est descendus
dans Energy Lab, après le demi-tour, ben il faut remonter jusqu’à l’autoroute.
Et là les cadavres commencent à s’amonceler au bord de la route. La remontée
vers l’autoroute me charge petit à petit les jambes, mais je continue de courir
et j’arrive en haut en ayant beaucoup doublé. Je boucle les 8kms d’Energy Labs
en 38min soit 4’46 moy mais ça m’a coûté, j’ai les jambes bien dures.. Il reste
la dernière ligne droite.
–
11km dans l’autre sens sur l’autoroute pour revenir à Kona. Sur
le plat, les jambes reviennent un peu : j’essaie de me concentrer sur bien
courir, relancer un peu pour laisser mes dernières forces dans la bataille. La
ligne droite paraît interminable. Les km défilent et on finit par retrouver
Kona. J’essaie d’accélérer un peu mais les jambes ne veulent pas. Pas grave,
elles veulent bien continuer à la même allure, c’est déjà bien. Je boucle cette
ligne droite de 10km à 4’52 de moy : ça a ralenti sévère mais sans
exploser. Je tourne enfin sur Alii Drive, dernière ligne droite ! Je me
dis profite, tu es gros chanceux d’être là, et ce ne sera pas tous les ans.
J’accélère un micro-chouille avec ce qu’il reste et je passe la finish line en
9h38.
Temps cap 3h20’50 soit 4’41/k moy, 18e temps cap M45.
Temps global 9h38 qui me place 16e M45 sur 298
partants et 303e au scratch sur 2271 finishers. Heureux mais exténué
comme jamais après un IM, j’ai eu besoin d’un petit quart d’heure + une bonne
douche pour reprendre des couleurs et profiter du village finishers avec
massage et buffet. Kona est une course vraiment très usante qui met à mal
les organismes, les défaillances sont légion. Mais comme d’hab sur IM, on en
peut plus à l’arrivée, on se dit plus jamais.. et quelques heures après, on
pense déjà à quelle sera la prochaine course.. ? !!
Félicitations à Bruno RIBIERE (BYTP) finisher du Paris-Brest-Paris, Mathieu PICQ (SAIPEM) qui c’est qualifié pour l’Ironman d’Hawaï, finale du championnat du monde d’Iron Man, et à Nicolas PIERSON (BYCNIT) finisher de l’Icоn Lіvіgnо Xtrеmе trіаthlоn, un des triathlon les plus dur au monde !